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Territoire(s)
1er juin 2015 - En tant qu'acteurs du territoire, conscients des difficultés socio-économiques dans différents domaines en Maurienne, Bernard et Jean-Marc Villermet ont transmis plusieurs courriers aux élus en charge de l'aménagement territorial.
Suite à leurs interventions lors de multiples réunions de travail avec des techniciens et administratifs, tout en participant à différents colloques scientifiques sur ces questions, au nom des Arts Jaillissants, ils déposent un dossier auprès de l'Agence Ecomobilité impulsée et soutenue par la Région Rhône-Alpes.
Le dispositif budgétaire en discussion qui se met en place pour aménager les portes de Maurienne s'inscrira probablement dans la complémentarité des autres lignes, qu'il s'agisse des montants compensatoires liés à la nouvelle liaison ferroviaire Lyon Turin et aux impacts de différents aménagements antérieurs, au programme européen Alcotra, et aux autres initiatives prises pour développer un tourisme doux et des activités socio-économiques à l'échelle de la vallée et sur le versant Grand-Arc / Bellachat / Lauzière notamment.
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Lettre ouverte
Depuis leur création, Les Arts Jaillissants ont permis à plusieurs dizaines de milliers de personnes de découvrir la montagne, le Massif du Grand Arc et celui de la Lauzière, leurs atouts et leurs traditions dans des conditions privilégiées. Les fondateurs des Arts Jaillissants ont consacré un budget conséquent à la mise en valeur et à l'animation du territoire (plus de 1 000 000 d'euros) ; auquel s'ajoute un budget propre à la restauration de l'église St Barthélemy (500 000 euros), élément moteur dans la valorisation d'un patrimoine qui menaçait ruine il y a un quart de siècle. Au-delà de la réussite indiscutable d'un projet de toute première grandeur qui assure la notoriété de la Maurienne, des Pays de Savoie et de toute une région, en 2015 de nombreux indicateurs démontrent que cette montagne est en grande souffrance. Où sont passés les projets capables de structurer le territoire ? Et pourtant, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, à Montsapey, ces projets portés par des élus locaux n'ont pas manqué pour équiper ce beau versant de la Savoie tout en dynamisant socialement et économiquement le territoire : liaisons par câble, développement de village, création d'espace de loisirs en toute saison, accompagnement d'agriculteurs, etc. Les obstacles n'ont pas manqué puisque aucun de ces beaux projets n'a vu le jour : 70 ans de réflexions et d'investissement humain pour rien ?
Une forme de désarroi rural pour ne pas dire de désertification est en marche : bien que les chiffres de l'INSEE assurent une relative stabilité démographique, la moyenne d'âge des habitants est élevée… Oui, à moins d'une demi-heure d'une sortie d'autoroute, à 45 mn d'une ville devenue olympique, désormais internationalement reconnue, cette montagne fait partie des campagnes, des zones rurales oubliées, éloignées : loin des modes de communication, loin du tout numérique, loin de la prospérité… Loin aussi des problèmes dont on parle tous les jours. Loin des difficultés des banlieues… Il y a des problèmes trop nombreux en ville, trop de chômeurs, trop d'insécurité, trop d'inégalités sociales, … et des zones qui sont malades, non pas de leur « trop » mais de leur «pas assez » : pas assez de moyens, pas assez de connections, pas assez d'habitants, pas assez de jeunes… C'est la grande ruralité, Montsapey et les portes de la Maurienne en font partie : comment la désigner ?
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En 2002, Les Arts Jaillissants plaçaient en orbite cet espace rural dans le cadre de l'Année Internationale des Montagnes. Que s'est-il passé quinze ans après dans le Massif du Grand Arc et en Lauzière ? La classe politique est bien silencieuse par rapport au désarroi des campagnes et les élus locaux n'ont pas vraiment été très imaginatifs… Et si nos dirigeants devenaient les habitants des campagnes reculées, de l'espace rural profond les vrais oubliés de notre République ? Ah ! Ils ne brûlent pas de voitures, ils se révoltent peu mais ils sont malheureux même s'ils ne l'expriment pas. Il ne faut pas les oublier. Il est très bon de penser aux enfants des quartiers en difficultés, c'est l'avenir du pays, mais il est très important aussi de penser aux trop rares enfants, aux adultes et aux nombreuses personnes âgées de la grande ruralité : ce n'est pas le passé du pays, c'est son présent et sans doute son avenir parce que la nature, l'agriculture portent en elles des richesses pour demain que nous ne savons pas aujourd'hui exploiter.
L'article 2 des statuts des Arts Jaillissants précise que l'association a été créée notamment pour «contribuer au développement de la vie communautaire locale». En 2015, parce que nous voulons changer le cours des événements, nous adressons cette lettre ouverte à la classe politique : il faut retrousser nos manches et ouvrir (enfin !) des perspectives nouvelles pour la montagne.
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